Les symptômes de la schizophrénie : la suite

Les signes négatifs de la schizophrénie

Dans un article publié l’année dernière il était question d’évoquer les symptômes positifs de la schizophrénie, aujourd’hui je vous propose d’aborder leurs versants inverses c’est à dire les signes négatifs de la schizophrénie.

Ils constituent parfois un véritable handicap pour les malades. Les schizophrènes qui souffrent de ce type de symptômes paraissent figés, incapables d’initiative. Certains patients sont incapable d’entreprendre des actions (apragmatisme). Le malade reste inactif, comme prisonnier dans un carcan. Ils voudraient agir, mais ils sont bloqués. Pour d’autres, c’est comme s’ils n’avaient plus de volonté (aboulie) ou plus d’énergie(anergie). Parfois, le langage est touché, ce qui fait que le malade ne parle presque plus, voire plus du tout. Des malades souffrent aussi d’une incapacité à ressentir du plaisir. (anhédonie).

Ces symptômes peuvent conduire le malade à ne plus du tout prendre soin de lui, au point qu’il ne puisse plus se lever, se laver, ni même se faire à manger. C’est alors une indication pour une hospitalisation en urgence, car le malade est en danger.  Souvent l’entourage a du mal à comprendre que c’est une expression de la maladie et se plaint que le malade ne veut pas faire d’effort. Ces reproches sont vraiment injustifiés : au contraire, chaque geste de la vie quotidienne représente un effort énorme et mobilise énormément d’énergie.

Ces symptômes sont plus résistants aux traitements. Certains malades doivent recevoir une aide permanente pour les gestes de la vie quotidienne car la maladie les empêche de prendre soin d’eux. Comme pour les signes positifs de la schizophrénie, il existe plusieurs théories pour expliquer les signes négatifs. Pour certains, c’est un mécanisme mis en place par le malade pour se mettre en retrait, alors qu’il est confronté à un vécu insupportable. Pour d’autres, l’explication est plutôt à rechercher dans des phénomènes physiologiques : neurotransmetteurs, modifications de certaines structures du cerveau…

La désorganisation

On parle aussi de morcellement, de dissociation. On pourrait dire que c’est un peu comme si le malade était tombé en morceaux,
et que tout était mélangé. Le langage peut être déconstruit, avec des mots inventés, des phrases mélangées, parfois au point qu’on ne puisse plus du tout comprendre ce que le malade cherche à dire. Les pensées sont aussi touchées. Le malade perd le fil de ses idées, n’arrive plus à les organiser, fait des associations d’idées bizarres, n’arrive plus à se concentrer…

Les émotions peuvent être atteintes mgpharmacie.com. Le malade rit quand il est triste, crie sans raison, peut-être agressif, injurieux…

Parfois c’est le comportement qui est désorganisé, le malade erre, tourne en rond, ou au contraire ne plus bouger du tout. Le malade peut avoir l’impression de perdre pied, que le monde a changé. il ne reconnaît plus rien, parfois il ne se reconnaît pas lui-même. Les choses paraissent irréelles, étranges et souvent inquiétantes. On parle d’un sentiment de dépersonnalisation ou de déréalisation.

Les troubles cognitifs 

De nombreux chercheurs se penchent actuellement sur cet aspect de la maladie, qui était peu connu jusqu’à présent. Ils avancent l’idée que ces troubles particuliers seraient spécifiques de la schizophrénie et pourraient donc permettre un diagnostic plus rapide.

Qu’est-ce qu’un trouble cognitif ?

La cognition est le terme qui définit les processus intellectuels. Les schizophrènes présentent presque tous, de manière plus ou moins prononcée, des troubles dans ce domaine :

– troubles de l’attention,

– troubles de la concentration,

– troubles de la mémoire,

– difficultés à s’organiser,

– difficultés à prendre des décisions,

– difficultés à s’exprimer,

– difficultés à reconnaître les émotions sur le visage d’autrui…

La remédiation cognitive est une nouvelle technique de soins qui permet de ré-entraîner ces fonctions intellectuelles. Il s’agit de déterminer quels sont les déficits particuliers dont souffre la personne (comme par exemple des troubles de l’attention et de la mémoire) et de proposer un programme d’entraînement spécifique. Le malade peut par exemple faire des exercices sur un ordinateur ou apprendre des techniques simples pour s’aider dans la vie de tous les jours. 

Il existe aussi des thérapies d’adaptation cognitive (TAC) ciblent les déficits cognitifs pour adapter l’environnement du patient. 
Encore peu connues dans les services de psychiatrie classique, ces techniques commencent cependant à se développer, en particulier dans le cadre de programmes de réhabilitation.

L’angoisse

La schizophrénie est une maladie qui entraîne souvent beaucoup d’angoisse. Les malades ne reconnaissent plus le monde qui les entoure. Tout paraît avoir changé, y compris eux-mêmes. Ils expérimentent des sensations étranges, entendent des voix qui les insultent ou les dévalorisent, pensent être espionnés ou persécutés, ont l’impression de pouvoir lire dans les pensées… Tout est inquiétant et source d’angoisse.

L’angoisse peut être si intense que le patient a l’impression qu’il va mourir ou se désintégrer. L’entourage est aussi parfois vécu comme dangereux, ce qui peut provoquer des réactions d’agressivité, dans le but de se protéger. Le malade se sent traqué, il a l’impression que sa vie est en danger et va chercher à se défendre. Certains malades vont jusqu’à essayer de se suicider pour fuir contre cette angoisse terrible.  Il faut savoir que les médicaments peuvent vraiment vous aider à lutter contre l’angoisse. Ce n’est pas une fatalité. Parlez-en à votre médecin.

Pour aller plus loin sur le sujet :

Définition de la schizophrénie

Le délire dans la schizophrénie

Les causes de la schizophrénie

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